5 raisons d’arrêter l’utilisation des emballages compostables
Quelle est la réalité sur les emballages compostables? Ils terminent à l’enfouissement. Voici 5 raisons d’arrêter l’utilisation des emballages compostables dans les services alimentaires :
Ils créent la même quantité de déchets (étant à usage unique) et se retrouvent dans les sites d’enfouissement
Les produits compostables ne réduisent pas la pollution dans les villes et dans la nature (ils ne se dégradent pas)
Les produits compostables émettent beaucoup plus de CO2 (7x plus que le réutilisable)
Les produits compostables coûtent au moins 15 à 30 % plus cher que les autres produits à usage unique
Les plastiques compostables et biodégradables seront interdits à Montréal à partir de mars 2023
La dure réalité des emballages compostables
Depuis quelques années, l’opinion publique exprime de plus en plus son opposition aux plastiques à usage unique, position que nous soutenons (évidemment). Toutefois, au cœur de cette révolte, nous constatons un intérêt commercial grandissant pour des solutions alternatives d’emballages à usage unique, soient les emballages compostables et les plastiques biodégradables.
Cependant, remplacer les plastiques à usage unique par une autre forme d’emballage à usage unique ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu, car nous avons désormais entre les mains une solution qui est simplement pire pour l’environnement.
Voici quelques raisons qui, nous l'espérons, vous inciteront à vous débarrasser définitivement de ces récipients compostables!
Ils créent la même quantité de déchets qui se retrouvent dans les sites d’enfouissement (étant à usage unique)
Les matériaux utilisés pour concevoir les emballages compostables sont beaucoup plus solides et difficiles à traiter que les matières organiques tels que les résidus alimentaires. La majorité de ces emballages ne peuvent pas se décomposer assez rapidement pour être traités par les usines de compostage. Ils sont alors triés et séparés des matières organiques pour ensuite être envoyés à l’enfouissement.
Beaucoup d'entre nous pensent que les emballages se dégradent avec le temps même s’ils se retrouvent dans la nature ou les sites d’enfouissement, mais en réalité c'est complètement faux. Le compostage des emballages est un processus complexe qui nécessite une transformation à la bonne température avec de l'oxygène et des conditions très spécifiques. Sans un site de compostage industriel bien adapté, ce qui est très rare en Amérique du Nord, les produits ne vont malheureusement pas se dégrader correctement. Un emballage, ce n’est pas un fruit ou légume.
2. Les contenants compostables ne sont pas compostés (ils sont retirés du compost et envoyés à l’enfouissement)
La réalité est que toutes les matières compostables subissent un processus de pré-conditionnement qui consiste à passer au tamis la totalité des matières organiques afin d'éliminer les corps étrangers inévitablement présents à travers les collectes dans les bacs résidentiels et commerciaux. Ces corps étrangers sont alors envoyés dans les sites d’enfouissement pour y être éliminés.
Le problème est que le système de pré-conditionnement ne peut pas faire la distinction entre les corps étrangers dits "compostables" et "non compostables", tels que les "biodégradables". Conséquemment, les produits compostables ont une fois de plus de fortes chances d'être triés des bacs à compost municipaux et envoyés à l’enfouissement, tout comme les plastiques à usage unique, créant ainsi un niveau de pollution lié à l’emballage unique tout aussi important.
3. Les produits compostables émettent beaucoup plus de CO2
Lorsqu'ils sont jetés dans les sites d'enfouissement, les emballages compostables finissent par produire du méthane, un gaz incolore et inodore qui, à court terme, est bien plus nocif pour l'environnement que le dioxyde de carbone. En effet, "le méthane a un pouvoir de réchauffement plus de 80 fois supérieur à celui du CO2 au cours des 20 premières années suivant son entrée dans l'atmosphère" (Environmental Defense Fund).
Les contenants compostables produisent plus de 4 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre que le carton ou le plastique à usage unique en raison de la quantité importante de combustibles fossiles nécessaires pendant la phase agricole (par exemple : les machines lourdes, la transformation et le transport). Ils produisent également 7x plus d'émissions à effet de serre que les produits réutilisables. (ACV Ciraig et Polytechnique, 2017)
De plus, la culture de plantes pour la production de biomatériaux utilise beaucoup plus d’eau, d'énergie non renouvelable, d'espace terrestre et crée un risque accru de pluies acides menant à la contamination des sols ainsi qu’à des surcharges de nutriments dans les cours d’eau.
4. Les contenants compostables coûtent 15% à 30% plus cher que les autres options à usage unique
Notre planète n’est pas la seule à souffrir des emballages compostables : les entreprises en souffrent aussi. Comprendre que les produits compostables à usage unique finissent à l’enfouissement comme ceux en plastique est une bien triste réalité pour les entreprises qui font le choix d’investir dans ces récipients.
En effet, ils coûtent beaucoup plus cher que les contenants traditionnels à usage unique. "Nous parlons d'au moins 15 à 30 % de coûts supplémentaires par emballage. Pour de nombreuses entreprises, cela représente des dizaines de milliers de dollars jetés par la fenêtre chaque année" (CBC, 2022).
5. Le plastique compostable sera interdit dans les services alimentaires de Montréal à partir de Mars 2023 (lire ici)
Montréal a adopté un règlement qui interdira certains emballages à usage unique dans les restaurants et les établissements alimentaires. Ce règlement, qui entrera en vigueur à partir de mars 2023, interdit non seulement les plastiques à usage unique, mais aussi tout article à usage unique fabriqué à partir de plastiques biodégradables (oxodégradables, oxofragmentables, biodégradables ou compostables).
Montréal ouvre la porte vers un avenir zéro déchet, ce qui nous porte à croire que les interdictions sur les emballages ne feront que se multiplier à travers le Canada au fil des années.
Alors, quelle est la meilleure solution?
Les répercussions sur l'environnement liées à la production et à l'élimination des produits compostables l'emportent largement sur les avantages. En réalité, nous constatons que le problème le plus important n'est pas seulement les plastiques à usage unique, mais plutôt l’usage unique en soi. Nous ne pouvons pas remplacer un produit à usage unique par une autre solution à usage unique et espérer que tous nos problèmes disparaissent.
Alors, que devrions-nous faire? Amélie Côté, analyste en réduction à la source chez Équiterre, l’exprime parfaitement dans le reportage de RAD sur les emballages compostables : la solution optimale est le RÉUTILISABLE.
Voici nos propres recommendations :
Offrir le réutilisable pour emporter ;
Les contenants Cano en libre-service sont faciles à emprunter et à retourner, le tout sans consigne (tout le monde y gagne!).
Accepter les contenants réutilisables personnels ;
Mettre en place un processus sécuritaire pour servir les clients dans leurs contenants réutilisables lorsque c’est possible.
Offrir et encourager une consommation sur place avec de la vaisselle traditionnelle.
Si vous avez des questions ou avez besoin de soutien dans votre transition, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse suivante : info@canocompany.com.
Sources :
